Démarrer une ferme communautaire peut sembler une petite aventure, mais dans les zones rurales du Sénégal, les impacts sont profonds. Le Korsa a aidé les femmes de quatre villages (Sinthian, Dialico, Gadapara et Fass) à créer des fermes communautaires et elles cultivent maintenant suffisamment de vivres pour nourrir leurs familles toute l’année. Elles tirent également un revenu important de leur récolte excédentaire en la vendant dans les villages ou sur les marchés locaux.

Ceci a été possible grâce au puit et à la pompe solaire que nous les avons aidés à installer, qui leur permet un accès continu à l’eau, mais aussi grâce à leur efficacité et leur dévouement en tant que coopératives, que nous les avons aidés à organiser. Chaque coopérative est un Groupement d’Intérêt Economique officiel (GIE), un organisme autonome avec son propre compte bancaire. Les femmes mettent en commun les revenus de la vente de leurs excédents et les réinvestissent dans des semences et des équipements.

Trois hectares et demi de terres réparties dans les quatre villages sont désormais cultivés par plus de deux cent femmes. Des graines à la récolte, et suivant les saisons, elles cultivent des oignons, des gombos, des choux, des aubergines, des aubergines amères, des salades vertes, des tomates, des piments doux et forts, et elles récoltent des mangues, des papayes et des bananes des arbres qu’elles ont plantés - un approvisionnement varié et nutritif de fruit et de légumes frais qui n’était pas toujours disponible auparavant.

Abib Dieye, formateur agricole de Korsa, travaille quotidiennement avec les femmes sur des techniques agricoles améliorées, afin qu’elles puissent dimensionner les plates-bandes, démarrer des pépinières et savoir quand planter et récolter certaines variétés de cultures. Il travaille également avec elles sur les compétences de base en comptabilité, afin qu’elles puissent mieux comptabiliser leurs productions et leurs revenus. Pour ces femmes, qui n’ont jamais fréquenté l’école, cette formation pour adultes offre un nouveau sentiment d’autonomie et de possibilité.

"Mon souhait, en tant que technicien agricole, est d’aider les femmes à devenir des expertes dans toutes les facettes de l’agriculture, de la préparation du sol à la production de compost en passant par l’organisation de leur horaire de travail" déclarait Abib.

" Je veux leur apprendre à devenir des entrepreneurs capables de gérer leurs propres projets agricoles ou de développer les activités de leur choix. Aujourd’hui, les femmes ont complètement transformé la qualité de leur vie et celle de leurs compatriotes avec ces jardins", a-t-il ajouté.